lundi 14 mars 2011

Puerto Limon

Deux messages pour le temps d'un aujourd'hui!
Désolée du rythme paresseux, sur le coup pendant les voyages à Limon je sens que je vais avoir plein de trucs à dire, et finalement l'inspiration ne vient pas...


Pour ce troisième voyage à Limon, j'ai vraiment commencé mon terrain au sens où j'ai enquêté les gens. Il était temps. Marcher de maison en maison sous le soleil brûlant: pas mon activité favorite. Mais parfois vient un temps de réconfort avec des noix de coco vertes tout juste coupée de l'arbre.



J'ai passé deux nuit dans un hôtel du centre ville, peu cher et très agréable.

San José, niveau architecture et paysage urbain, c'est... sans charme. Par-ci par là on trouve un bâtiment assez beau, plus ou moins en ruine, mais ces quelques touches sont noyées dans un ensemble fonctionnel et dans l'ensemble neutre si ce n'est moche.
Limon a l'avantage d'être plus petite donc plus « humaine », et d'avoir plus de cachet: comme je vous l'avais montré la dernière fois il y a de beaux bâtiments patrimoine national où sur la voie de l'être. Ce genre de bâtiment, sans avoir les mêmes prétentions à chaque fois, on en retrouve beaucoup. J'aime ces immeubles à deux ou trois étages, bordés de balcons couverts qui m'évoquent des après-midi chaude humide où on regarderait des trombes d'eau tomber. En même temps je suis bien contente d'être ici pendant la saison sèche! 




Le soir, dans un bâtiment en face de l'hôtel, il y a des cours de danse et de ce que je pense être de la capoeira. L'immeuble est de l'autre côté de la rue, deux maisons plus loins, mais les sons porte très bien dans cette atmosphère chaude et lourde, et ma soirée pendant quelques heures sera rythmée par les professeurs égrenant les temps. 



Tout à fait à l'est la ville se jettent dans la mer, après la traversée d'un parc aux arbres immenses. En face l'île de Quibiri, réserve naturelle. Sur le côté un bâtiment beau dans son incongruité, entre droiture et lignes penchées, supportant tout une machinerie de métal que je suppose être de l'ingénierie de pêche (pour décharger les filets des chalutiers? Pour faire sécher le poisson? Pour étendre les filets?).



Au retour je prends le bus. Le terminal est animé, tout en couleur vives.

 Sortie du centre-ville de Limon.
chemin de fer pour train au tram, avec sa stations, abandonnés.
Prise un peu de travers, je m'en excuse, à travers la fenêtre du bus.

3h30 de route, où je regarde le paysage, le même pour la quatrième fois, défiler, entre monoculture de bananiers, les régimes de bananes recouverts de sacs en plastique bleus, champs d'ananas, zones industrielles. Et, quand la nuit tombe, je finit par écouter Barbara et le temps de mon enfance.

El volcano y el corsario

Il y a deux semaines je suis allée à Limón pour deux jours avec mon chef et un autre mec qui travaillent sur le PLCP.

La route qui va le plus rapidement à Limon passe la cordillère centrale par le nord, et est bordée par une nature luxuriante qui parfois succède à la terre rouge, à vif sur les parois qui se sont effondrées. Mais ce matin là la route était fermée pour travaux, du coup nous sommes passés par le sud pour franchir ces mêmes montagnes, et par la ville de Cartago.

Finalement ce fut un spectacle encore plus intense. Car par la route du nord, après le passage des montagnes (40min), c'est de la route droite et inintéressante, bordée par des zones industrielles sans âme et sans fin. En plus de passer par le sud, Roger nous a conduit à travers des routes de campagnes pour éviter les inévitables encombrement dans la plaine (la route nord étant fermée et Limon étant le premier port du pays, je vous raconte pas les files de camions). Et ces campagnes se sont celles des versants des volcans de la cordillère centrale.

Le Costa Rica a pleins de volcans, normalement je devrais aller en voir quand j'aurais fini le stage.
Les paysages étaient très beaux, et je dirais, généreux. Car le substrat qui résulte des éruptions volcaniques est très très fertile, notamment sous un climat chaud, ce qui encourage une abondante phytocénose (ou ensemble des espèces végétales)(c'était la minute géographie). Des courbes douces tout autour de nous, des villages-maraîchés, des champs dans toutes les nuances du vert... 



 Ca fait un peu hobbitebourg tropical non? (non? ok...).

Et, de temps en temps, des ouvertures sur la vallée de Cartago.
 

Vraiment un plaisir de voyager par là, même si la route est du coup plus longue, et en mauvais état. C'est là où on kiffe la grosse voiture de fonction:


Mais là il y a un mystère. Encore irrésolu pour moi. Le SENARA se paye des voitures de ouf comme ça, mais ne se sent pas obligé de prendre des 5 portes. Alors moi, une voiture de cette taille mais sans porte arrière, ça me dépasse. Peut-être que c'est parce que les voyages de fonctions se font souvent à deux?

Bon en tous cas du coup je pouvais pas ouvrir ma fenêtre pour prendre des photos, d'où la qualité parfois moyens et surtout les reflets...

Donc avec la route chaotique, on bénit la voiture dont les suspensions à souffert. Et puis, plus tard, on bénit les grosses roues, quand, au débouché d'un virage dans une énième très jolie vallée on tombe sur... ça:

Un chantier, comme ça, normal, qui fait disparaître la route. Apparemment elle reprends quelques mettre plus loin, mais sous les tas de terre, les immenses pierres qu'un mec est en train de casser au marto-piqueur, et les deux pelleteuses... non on voit rien. D'un coup la déprime s'abat sur moi : certe le voyage est agréable, mais ça fait déjà 2h qu'on est en route, il va falloir faire demi tour, trouver un autre chemin que Roger ne connaîtra pas, on va se perdre, ça va être long, j'ai faim, etc.

 Encore un petit paysage pour la route
Et puis en fait non. En fait Roger papote un peu avec les ouvriers, le mec remonte dans sa pelleteuse et là, comme ça, mine de rien, il nous creuse un passage entre les immenses piles de terres, et 5min plus tard nous voilà reparti. Ok.

Un peu après on s'arrête pour manger dans un resto au coin de la route. Repas « traditionnel caraïbe ». Je dis ok je prend ça on verra bien. C'était bien bon mais... heu, comment dire. Riz et haricot, avec poulet, platano frit... Rien de trèèès original, si ce n'est la sauce et le poulet qui est servi en cuisse et pas frit. Et le choux blanc « spécialité d'ici » me dit Roger? « Nous on en mange dans les resto chinois et japonais » je lui répond. Ca reste très bon.
Derrière le restau, une mine et son matériel d'excavation, abandonnée. Ya beaucoup de choses abandonnées comme ça le long de la route. Beaucoup de lignes de chemins de fer par exemple, des ponts de fer traversant les fleuves... mais les chemins de fer ne sont plus exploités aujourd'hui.

 
Sur le terrain, rien de très passionnant pour vous. Si ce n'est que j'ai rencontré deux personnes de la Banque Mondiale. L'une d'entre elle a fait ses études à Paris. Je n'ai pas pour autant pactisé avec l'ennemi. En deux après-midi avec eux, le côté sombre de la bête ressort déjà : elle n'est intéressée que par 1) le temps, 2) l'argent.

L'hôtel que j'attendais avec grand plaisir était assez... maussade. Bungalow, piscine (dont je n'ai pas profité, désolée maman!), salle de restaurant, gros insectes, mais pas d'accès direct à la plage. Bon de toute façon il faisait moche le matin, et je sais pas où j'aurais trouvé le temps de vraiment profiter de la mer.


Bébète (5cm) dans la douche... Spéciale cassdédie Jora!

J'ai quand même pris des photos de la mer Caraïbe...

Ah la Caraïbe. N'en déplaise aux reggae men ou women qui nous lisent ce soir, pour moi la Caraïbe, c'est le Pirate. Comme je n'ai jamais eu l'occasion d'en rencontrer un en vrai, cet univers et chez moi véhiculé par une littérature dont je ne connais que quelques morceaux très épars, mais dont chacun font parti de ma bibliothèque favorite (les mauvaises langues au fond qui arguent que ma bibliothèque favorite regroupe à peu près 200 bouquins ont... raison), et chacun à des périodes de ma vie différente. En fait j'en compte trois.

Le treizième étage - qui ne parle pas que de pirates, mais qui en parle, et qui se balade dans le temps, cadeau de noël de ma mère, livre inattendu et vénéré, lu et relu au collège

L'épervier, bd jamais fini mais qui m'illustra la vie des corsaires et pirates, début lycée, à Malakoff

Le déchronologie – découvert et lu en été 2010 grâce à Mil, encore une histoire de pirate et de voyages dans le temps, qui n'exclue pas la côte centramériquaine de l'ensemble Caraïbe...

Voilà mes références, qu'on pourras trouver pauvrettes (en ce cas je vous enjoins de me conseiller d'autres roman pirates!), mais les voila. Ca donne une Caraïbe sombre, pleine d'aventures mais surtout de tempêtes. Du coup ce matin là, l'atmosphère lourde, le ciel gris n'étaient pas pour me déplaire.




mercredi 2 mars 2011

Carro de oro

Ici comme dans beaucoup d'endroits, le comble de chic c'est quand même de posséder une grosse/belle voiture (et des vitres teintées, c'est bien aussi les vitres teintées). Les deux n'étant pas forcément compatibles à mes yeux/ Mais ici c'est la grosse voiture qui prime.
Mais ici, le chic du chic, c'est d'avoir... une voiture couleur or.
Ou ce qui se rapproche de l'or. Du coup on a une déclinaison de couleur plutôt fade à mon goût, qui vont du flave au sable en passant par le bulle. Donc quand tu as une voiture GROSSE et couleur OR qui montre bien que tu es RICHE et que tu aimes les choses qui MONTRENT que tu es RICHE, ça c'est chic.
En voila des jolis spécimens:



Ces deux voitures ont été prises le même jour, à 30 sec d'intervalle, toutes les deux à deux mètres de la maison.
En fait la première fois que j'en ai vu une j'ai trouvé ça original. C'était avant de voir les 3574 autres pareilles (en vrai j'ai pas compté mais c'est sûr que je sous-estime). On est littéralement envahis, c'est un raz-de-marée "doré" et roulant. J'espère que ça ne traversera pas l'Atlantique!
La prochaine fois je ferais un comptage dans le bus sur la route du retour, ça sera marrant.

Bon, on peut passer à la bouffe. Oui, vous l'aurez remarqué, ça compte pas mal pour moi.

Déjà, ce matin Carlos me dépose à 6h45 au boulot. Ya encore presque personne, je ne sais pas encore quel bureau va être ou ne pas être occupé (oui, je suis une sans bureau fixe, je ère chaque matin, collectant des informations essentielle pour choisir un bureau duquel je ne serai pas délogée à 7h30 quand la personne dont c'est véritablement le bureau arrivera à son tour (ça ne m'est arrivé qu'une fois: aujourd'hui, et le monsieur en question est celui qui m'avait conduit en voiture "grosse mais petite" à l'INEC; il n'est là que quelques jours par semaine mais sans calendrier fixe, c'est donc TRES difficile de prévoir si je peux occuper son bureau. Il faut savoir que son bureau c'est le meilleur de tout le couloir: c'est le seul à avoir une fenêtre sur le dehors, avec quand il fait beau du SOLEIL. Le pied. Lundi j'y était toute la journée mais lundi il a plu toute la journée. Ce matin, il faisait grand soleil, et j'ai pu en profiter une petite heure)) (vous aviez oublié les parenthèses du début hein? Moi ça me stresse gravement quand je lis des articles/documents et qu'une parenthèse (ou qu'un guillemet!) n'est pas refermée).
Donc nous disions, j'arrive très tôt, et j'avais pas spécialement envie d'attendre dans le couloir que Roger mon maître de stage arrive (en plus aujourd'hui il est arrivé à 8h! LOLZ). Et sur le chemin de l'entrée de la SENARA à mon couloir, on passe devant la porte vitrée de la cantine. Ca fait plusieurs matins que j'avais aperçu des gens dedans, et j'avais également repéré qu'ils faisaient du chocolat chaud. Ni une ni deux, je me lance, et j'y vais: de quoi perdre un bon quart d'heure voir 20min, en lisant un peu.
Bon, manque de bol en fait le livre je l'avais déjà lu, je me suis trompée ce matin (je vais bientôt être à court de livre, ça aussi ça me stresse). Le chocolat chaud était trop sucré/écœurant (mais au moins c'était pas un chocolat à l'eau des brasseries radines et parisiennes). Avec j'ai pris un truc que j'avais gouté (et approuvé) pendant une pause dans le voyage à Limón: une galette de maïs, un peu sucrée mais pas beaucoup, avec de la crème fraiche. Mais, là c'était pas bon: je pense que je me suis trompée de galette et la crème fraiche n'en était pas, mais dérivait sur le beurre avec un goût un peu bizarre. En même temps eux ils mangent d'autres galettes avec des trucs bizarres et du riz aux haricots (ça doit être lié au fait qu'ils se lèvent à 4h du mat').

Ensuite le midi, ça faisait plusieurs fois que je voyais des gens servis d'assiettes avec dedans PAS DU TOUT ce qu'il y avait dans les bacs. J'en ai conclu qu'il y avait d'autres choses mangeables, mais comment y accéder? Grand mystère. Ca ne m'a pas bien gêné car généralement ce qu'il y a dans les bacs me convient parfaitement. Mais voila je sais plus quel jour il n'y avait plus de viande dans les bacs (je mange en général "tard" (comprenez 13h00) car j'aime pas quand y'a tout le monde), et du coup j'ai pu "commander" de la viande! Voila, mystère résolu. Youpi ?

Et ce soir mes amis, nous mangeons de grosses courgettes (moi j'aurais plutôt appelé ça de la courge d'ailleurs, mais ça sent vraiment comme la courgette):

C'est un petit format celle-là. Bon salivage Pauline!

Bon demain, voyage à Limón! Je baragouine l'espagnol, ça va être gégé pour des entretiens. Je me berce du doux rêve que c'est la côte caraïbe (=pleins d'immigrés jamaïcains) et que du coup ils vont parler anglais. HAHAHA.
Je reviendrais cette fois avec des photos de la mer, car il paraît que notre hôtel est en face d'une plage. Moi je dis: OK, si je me plante dans mes entretiens, au moins je pourrais aller à la plage après...